Au Liban, les domestiques sri-lankaises s’organisent contre “l’esclavage moderne” de la kafala

Plusieurs dizaines de travailleuses domestiques ont manifesté le 1er mai à Beyrouth contre leurs conditions de travail : victimes de maltraitances, des domestiques immigrées au Liban se suicident ou meurent régulièrement en tentant de fuir le domicile de leur employeur. Et comme la loi libanaise n’autorise pas les étrangers à créer un syndicat, certaines communautés sont contraintes de trouver elles-mêmes des solutions pour s’entraider face aux abus. Notre Observatrice est la coordinatrice de la communauté sri-lankaise.

Le Liban accueille sur son territoire près de 250 000 travailleuses, principalement venues d’Éthiopie, du Sri Lanka, mais aussi du Bangladesh, du Népal et des Philippines. Ces employées ne peuvent obtenir un permis de séjour que dans le cadre d’un système de parrainage appelé "kafala", qui ne figure pas dans le droit du travail. Selon ce système, l’employeur parraine une employée pour une période prédéfinie.

Les "kafils" sont chargés d’accueillir leurs employés, rédiger leur contrat, et régler les modalités de visa. Un "kafil" peut être directement l’employeur, ou une entreprise dédiée au parrainage de ces employées. Ce système les rend totalement dépendantes de leur sponsor : quand la travailleuse arrive sur le territoire libanais, son "kafil" lui confisque son passeport pour toute de la durée de son contrat. Un système qui entraîne de nombreuses dérives.

French | July 5, 2019

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